En souvenir de Ramona, Vénus de mon enfance et à Antoine, maestro s’il en est un
Ce mois-ci, c’est l’ornithorynque qui -choueeeeeette- a été désigné pour assurer le SAV (lol) du célébrissime Agenda Ironique !! Il est content, malgré l’agenda non ironique de ce mois d’août ! Il essaie donc de ne pas traîner en routé car le voyage risque d’être long – et comme c’est les vacances, un petit voyage comme menu du marché de l’Opus aoûtien !!
Voila, le récit démarrera de cette photo, et plus exactement de cette barraque foraine … l’époque importe peu, mais deux éléments devront apparaître dans la narration : la barraque et le bonimenteur (homme ou femme) – la suite … est à notre sauce et selon notre ivresse de mots et de voyage.

Tout avait commencé le 9 août de l’année dernière. Ni placebo ni menteur, tu m’avais pourtant proposé un « trip to Mars », très à la mode au demeurant, à nos âges névralgiques. Particulièrement prisé au cœur de nos étés, c’est le démon de midi à la sauce printanière : tous les hommes y succombent, du plus timide à l’aguerri .

« Du masculin, de l’aventure
Sans quotidien, un vrai parjure
Mars et ses joies, all infinite
Pour des envies, dures, en granit »
chantais-tu à tue-tête. Une vraie rengaine, mille fois contée, depuis que l’homme est home et la femme, son foyer.
Je me méfiais un peu, chatte échaudée craignant l’eau froide mais j’étais prête à continuer ce voyage parallèle. Après tout, l’aîné restait notre témoin secret, le deuxième à jamais ton avenir et la troisième, mon brin d’éternité : y’avait pire comme garanties de nos balades incrédules.

Ce qui nous liait ? Pas de mariage, rien d’officiel . Tu n’en avais pas voulu, en tout cas avec moi, préférant t’arrimer à un genre plus d’élite. Alors, sérieuse et sage, j’avais cherché, déniché, dégotté, chassé, bref récolté toutes les attaches possibles et imaginables. Dès qu’un brin de ficelle, une corde, une ceinture, un ruban, un foulard passait sous mes yeux, hop ! dans ma besace, ni vue ni connue, en attendant, des jours tangibles, un élixir joyeusement bu.

Puis il y eut les départs sans foi reportés, les heures insécures et oui, cela fit mal. Ce n’était pas ta faute, tu ne contrôlais rien (enfin, c’est ce qu’on en dit). Cette chaîne n’était pas la mienne mais sacrément réelle. Éprise de liberté, je ne voyais plus qu’elle .
Patience me disais-tu. Sans allégeance, je me suis tue.

Prudente, je me suis renseignée sur ton périple en planète rouge. Ouf, aucune bataille sanglante! Teintée? C’est juste l’oxyde de fer qui compose son sol: de la rouille, en quelque sorte.
Ainsi, ta ruse de Mars ? Plus forgée de fer blanc que cousue de fil nuptial, on l’avait bien compris !
C’est vrai que tu t’étais donné de la peine : et vas-y que je t’usine un cylindre, fusée du septième ciel, que je te fabrique un multiplicateur d’énergie, coup de fouet garanti… seul forgeron manquait à ton arc, ô chef décorateur de nos vies indociles.

Tout ça c’est bien joli mais n’emmène pas si loin … parce qu’enfin, qu’est-ce que tu croyais ? Que tu casserais la baraque avec ton ascension jusqu’à une mezzanine ???
Tu t’en doutais, j’espère, je l’ai balancé cent fois : cette singulière histoire, bercée de bon aloi, je ne saurai que la vivre, à défaut de l’écrire. Alors, arrête ton char, oui celui de Arès, laisse-lui sa Bretagne -sur Mars, y’a même pas d’O-
joute bien ma douceur, avant qu’elle ne soit en pleurs et puis, loin d’Uranus, well,
come back to Venus !

remerciements: à l’ornithorynque pour son Na ! subversif (et le reste), à mon brin d’éternité pour sa silhouette prêtée, à son frangin pour ton avenir, à leur aîné pour l’équité et à toi bien sûr, pourtant bien peu féru de toute forme d’écriture

Eh bien ! nous y voila donc 🙂
Singulier et inattendu, c’est chouette et finalement très organique.
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Processus pas à pas. Interrogation. Dénouement. J’aime bien.
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Belle participation, c’est une histoire douce-amère mais très envoutante.
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Tu t’es tue mais tu racontes bien ! Merci Lyssamara
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il faudra arrêter de prétendre ne pas savoir écrire 🙂
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Ah, la, laa ! J’ai adoré suivre ces petits grains peroxydés, un à un, jusqu’à leur résolution finale et vénusienne à souhait. Merci pour la récré, Lyssa Chère.
Et, au plus tard, à nous relier (/relire) volontiers le mois prochain.
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